Oui, une future diva : ma tante Marie-Thérèse LANQUETIN, sœur de Marcel LANQUETIN. Et ce n’est pas une invention car la « preuve » m'en fut donnée grâce à un incroyable hasard.

Mon gendre, Yves BLANQUART, dans les années 1985, tenait un magasin d’affiches, de gravures, de peintures à Lille. Curieux de tout ce qui était journaux d’époque, on lui présenta un journal de 1919 qui présentait les photos des cantatrices reçues au concours du Conservatoire de Paris. Le journal parisien "Fantasio" donnait le résultat du concours de 1919 et parlait des "futures étoiles"... dont Marie-Thérèse LANQUETIN figurant en première page parmi les lauréates.

Marie-Thérèse LANQUETIN : une diva à l'Opéra

journal fantasio 15 aout 1919 marie-therese lanquetin opera de paris
journal fantasio 15 aout 1919 marie-therese lanquetin opera de paris
journal fantasio 15 aout 1919 marie-therese lanquetin opera de paris
journal fantasio 15 aout 1919 marie-therese lanquetin opera de paris

Après la guerre de 1914-18, Marie-Thérèse LANQUETIN surnommée « Many » par son frère plus aîné, Marcel, partit au Conservation de chant lyrique à Paris. Elle fut reçue dès la fin de la première année. Une voix fabuleuse, une connaissance parfaite des livrets des principaux opéras, une plastique parfaite : le journaliste ne s’y trompait pas en parlant d’une future diva ! Pour les connaisseurs, la voix de Many était du même niveau que celle de la célèbre cantatrice Mado Robin !

Mais, il est difficile de franchir le pas. Many et sa mère repartirent vers la province à Pontarlier. Et pourtant le directeur de l’Opéra de Paris, du Palais Garnier, lui avait proposé un contrat, stupéfait par la qualité de la voix de soprano et le charme de Melle LANQUETIN... Tante Many épousa un brillant officier, mon oncle le colonel Armand MERMET, qui enseignait à l’Ecole militaire à Paris.

Les anciens pontissaliens se rappelaient les concerts donnés par cette cantatrice exceptionnelle souvent accompagnée par son frère Marcel, mon père, pianiste de très bon niveau qui savait parfaitement transcrire les partitions pour sa sœur. Un autre souvenir significatif : lors de l’enterrement de sa mère, en 1936, Many entama, lorsque les hommes des pompes funèbres emportèrent le corps, l’air du premier acte de l’opéra Werther de Massenet: « Les hommes en noir ont emporté ma mère »... La voix parfaite et puissante fut entendue dans toute la Grande Rue ... Emotion !

Ma tante Many fut présente à mon mariage en 1957 à Lille. Et ma cousine Anne-Marie MERMET surnommée « Chouquette », fille de Many, fut aussi une cantatrice exceptionnelle, une voix moins grave. Je me rappelle l’air des Clochettes de Lakmé qu’elle chantait parfaitement, parmi d’autres airs du répertoire. Elle donna d’ailleurs, elle aussi, de nombreux concerts à Pontarlier lors de fêtes associatives, familiales ou caritatives.

Marie-Thérèse Lanquetin une future diva
Marie-Thérèse Lanquetin une future diva
Anne-Marie Mermet, dite Chouquette, fille de Marie-Thérèse Lanquetin
Anne-Marie Mermet, dite Chouquette, fille de Marie-Thérèse Lanquetin

Georges LANQUETIN