palmyr lanquetin mort à la bataille de gravelotte 1870
palmyr lanquetin mort à la bataille de gravelotte 1870
lettre de palmyr lanquetin à ses parents la veille de sa mort sur le champ de bataille de gravelotte
lettre de palmyr lanquetin à ses parents la veille de sa mort sur le champ de bataille de gravelotte

Dans les années 1990, faisant des recherches sur la généalogie de la famille, je compris que cette lettre était la dernière lettre du fils mort lors de la guerre de 1970, écrite la veille de sa mort et conservée pieusement par ses parents. Ils avaient déjà perdu un fils à la Guerre de Crimée. Je créais un site internet consacré au patronyme LANQUETIN dans lequel cette lettre figurait. Et j’organisais en 2000 une réunion des LANQUETIN aux Longevilles. J’y retrouvais un cousin, Jean René FAURE, fils de Simone LANQUETIN et petit fils de Louis Séraphin LANQUETIN, frère d’Ulysse LANQUETIN. Il possédait une photo (1869 !) de ce jeune apprenti chez son frère Ulysse. Il possédait aussi une attestation du Ministère de la Guerre attestant que puisqu’on n’avait pas eu de ses nouvelles depuis trois ans (!), Palmyr LANQUETIN était bien mort à la bataille de Gravelotte le 15 août 1870 donc le lendemain de sa lettre.

Certains de ses outils d’horloger (photo) étaient encore présents notamment dans le grenier de famille en 1950. Je publiais tout cela sur Internet et des internautes, enseignants notamment, me demandèrent la permission de lire la lettre à leurs élèves. Le maire de Gravelotte qui avait comme projet de reconstruire son musée avec l’aide de la Région Lorraine me demanda si j’acceptais que la commune de Gravelotte donne le nom de Palmyr à un Sentier de Mémoire, sur les lieux de ces affreux combats. J’acceptais bien sûr et fut invité à l’inauguration du Musée et du Sentier de Mémoire qui porte le nom de Palmyr Lanquetin.

La photo, la lettre et l’histoire du portefeuille figurent sur les panneaux (photo) de ce sentier à l’endroit où Palmyr tomba. La Région et la mairie choisirent donc Palmyr, mon arrière grand oncle comme témoin de tous les morts français et allemands de ces combats. Ce musée est très visité notamment par les Allemands pour qui la victoire de Sedan est la date symbolique de la fondation de la nation allemande unifiée par Bismarck. Tout ça grâce à une visite dans le grenier familial. Et Palmyr fut choisi comme représentant les morts français et prussiens de ces affreux combats. Le panneau porte l’entête « Einer unter vielen », un parmi tous les autres…

Autour de cette lettre et de la mort de ce pauvre soldat de 20 ans, quelques mots sur la fin de la Guerre de 1870 à Pontarlier.

On est en février 1870, il fait un froid terrible, moins 15° pendant plusieurs semaines. Les troupes françaises de l’Armée de l’Est, sous le commandement du Général Bourbaki, refluent vers le Sud, le long de la frontière suisse. Epuisés, vaincus, essayant en vain de se protéger du froid, ils vont se constituer prisonniers en Suisse, pays neutre. L’Armée de l’Est arrive à Pontarlier. Une souscription s’efforce d’organiser des secours en nourriture, logement chez l’habitant, etc. Une médaille est d’ailleurs frappée afin de réunir quelques fonds (photo). Je retrouve, en 1951, cette médaille dans le fameux grenier du 4 Grande rue à Pontarlier parmi quelques vêtements militaires.

outil d'horloger de palmyr lanquetin à ses initiales
outil d'horloger de palmyr lanquetin à ses initiales
panneau retraçant l'histoire de palmyr lanquetin sur le sentier de la mémoire à gravelotte
panneau retraçant l'histoire de palmyr lanquetin sur le sentier de la mémoire à gravelotte
médaille ville de pontarlier guerre de 1870 corps d'armée bourbaki
médaille ville de pontarlier guerre de 1870 corps d'armée bourbaki
médaille ville de pontarlier guerre de 1870 corps d'armée bourbaki
médaille ville de pontarlier guerre de 1870 corps d'armée bourbaki

Les Prussiens approchent. Un contingent de soldat barre la route vers la Suisse, à La Cluse et Mijoux, passage obligé et très resserré. Il reste quelques rares canons, quelques munitions, des fusils. Des barricades sont consolidées par de la glace, obtenue simplement en versant de l’eau sur des amas de pierre. Le reste de l’Armée peut alors atteindre la Suisse épuisé mais vivant. Les soldats de la barricade se sacrifient pour cela.

Le lieu des combats est sous la surveillance de deux forts, celui du Larmont et celui du Fort de Joux. Au Fort du Larmont, le Commandant est le Commandant MERMET. Son fils, le commandant Armand MERMET, officier brillant, commandant d’active, enseignera à l’Ecole militaire et développera le contre-espionnage pendant la guerre de 1914-18. Il épousera ma tante Marie-Thérèse LANQUETIN, la sœur de Marcel LANQUETIN dite « Many ». Ils auront une fille, ma cousine Anne-Marie Mermet appelée « Chouquette » présente aux retrouvailles des LANQUETIN en 2000 aux Longevilles.

Sur la photo ci-dessus prise vers 1935 dans le jardin du 4 Grande Rue à Pontarlier, en haut à gauche, le commandant MERMET qui se rappelait avoir assisté aux combats de La Cluse en 1870 étant enfant quand son père commandait le Fort du Larmont. En haut à droite, mon grand-père Georges LANQUETIN. Au premier plan, de droite à gauche, l'épouse du colonel MERMET et ma tante « Many".

Pour en savoir plus sur Palmyr LANQUETIN et la bataille de Gravelotte : https://georgeslanquetin.fr/histoire/guerres/guerre70.html

Georges LANQUETIN

familles georges lanquetin et mermet vers 18935
familles georges lanquetin et mermet vers 18935

Palmyr LANQUETIN et la bataille de Gravelotte